Texte & photos : Julien Gernez
2025
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VOLFA 2025
Protéger, défendre et combattre dans la haute intensité.
L'exercice VOLFA 2025, rendez-vous annuel majeur de l'Armée de l'Air et de l'Espace (AAE), a propulsé les forces aériennes conventionnelles françaises et leurs alliés au cœur d'un entraînement stratégique sans précédent, visant la haute intensité et l'interopérabilité dans un environnement globalement contesté. Organisée et conduite par le Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), cette édition s'est déroulée du 22 septembre au 10 octobre 2025 sur l'ensemble du territoire national.
Mobilisant plus de 1000 aviateurs et une cinquantaine d'aéronefs dispersé sur une douzaine de bases aérienne, VOLFA 2025 a constitué le sommet de la préparation opérationnelle française, confirmant la volonté de l'AAE de maintenir un haut niveau de préparation au plus près des réalités du combat moderne. L'objectif principal de l'exercice était clair : développer et améliorer l'interopérabilité et la résilience des participants, notamment en vue de leur engagement dans une force de réaction rapide de l'OTAN (NRF).
Un Scénario M2MC et Interallié face aux Menaces Contemporaines :
Le scénario de l'exercice a été conçu pour être à la fois très réaliste et exigeant, s'appuyant sur les enjeux et modes d'action observés lors de conflits récents aux frontières de l'Europe, mais aussi au Proche et Moyen-Orient. L'entraînement a couvert le panel complet des opérations aériennes, incluant la supériorité aérienne, la reconnaissance, les opérations en conditions dégradées, le déploiement agile et la protection des forces.
L'environnement multi-milieux multi-champs (M2MC) a été une source doctrinale majeure. Ce concept englobe les milieux traditionnels (Air, Terre, Mer) et y intègre également :
- La guerre dans le champ électromagnétique (GCEM) : Une priorité stratégique pour l'AAE, visant à dominer le spectre pour garantir la supériorité opérationnelle. Les équipes ont opéré dans des zones contestées avec un environnement de brouillage et de guerre électronique particulièrement dense. Une chaîne de commandement de la GCEM a été mise en œuvre, avec des actions de surveillance, de défense et d'attaque dans le spectre électromagnétique.
- Le Spatial et la Très Haute Altitude.
- La dimension Cyber et la lutte informationnelle.
La dimension interarmées et interalliée a également été un des éléments clef de VOLFA. Quatre forces armées étrangères ont ainsi participé à cette édition. Les détachements britanniques (un A400M) et Canadiens (un CC-130J-30) étaient déployé depuis la base aérienne 123 d'Orléans-Bricy, tandi que ceux provenant de Grèce (quatre F-16C/D) et d'Italie (trois Tornado IDS/ECR) opéraient depuis la BA118 de Mont-de-Marsan.
La coopération nationale a été renforcée par l'engagement de la Marine nationale (avec des Rafale M, un E-2C et une Frégate Multi-Missions (FREMM)) et de l'Armée de Terre (contribuant notamment via l'exercice AEGIS fournissant un environnement réaliste de défense sol-air multicouches). De plus, l'exercice VOLFA a été mené en concomitance avec l'exercice de lutte anti-drones de l'OTAN de niveau 3, WILDFIRE 25, conduit par la Marine nationale, impliquant des manœuvres conjointes maritimes et aériennes.
Mobilisant plus de 1000 aviateurs et une cinquantaine d'aéronefs dispersé sur une douzaine de bases aérienne, VOLFA 2025 a constitué le sommet de la préparation opérationnelle française, confirmant la volonté de l'AAE de maintenir un haut niveau de préparation au plus près des réalités du combat moderne. L'objectif principal de l'exercice était clair : développer et améliorer l'interopérabilité et la résilience des participants, notamment en vue de leur engagement dans une force de réaction rapide de l'OTAN (NRF).
Un Scénario M2MC et Interallié face aux Menaces Contemporaines :
Le scénario de l'exercice a été conçu pour être à la fois très réaliste et exigeant, s'appuyant sur les enjeux et modes d'action observés lors de conflits récents aux frontières de l'Europe, mais aussi au Proche et Moyen-Orient. L'entraînement a couvert le panel complet des opérations aériennes, incluant la supériorité aérienne, la reconnaissance, les opérations en conditions dégradées, le déploiement agile et la protection des forces.
L'environnement multi-milieux multi-champs (M2MC) a été une source doctrinale majeure. Ce concept englobe les milieux traditionnels (Air, Terre, Mer) et y intègre également :
- La guerre dans le champ électromagnétique (GCEM) : Une priorité stratégique pour l'AAE, visant à dominer le spectre pour garantir la supériorité opérationnelle. Les équipes ont opéré dans des zones contestées avec un environnement de brouillage et de guerre électronique particulièrement dense. Une chaîne de commandement de la GCEM a été mise en œuvre, avec des actions de surveillance, de défense et d'attaque dans le spectre électromagnétique.
- Le Spatial et la Très Haute Altitude.
- La dimension Cyber et la lutte informationnelle.
La dimension interarmées et interalliée a également été un des éléments clef de VOLFA. Quatre forces armées étrangères ont ainsi participé à cette édition. Les détachements britanniques (un A400M) et Canadiens (un CC-130J-30) étaient déployé depuis la base aérienne 123 d'Orléans-Bricy, tandi que ceux provenant de Grèce (quatre F-16C/D) et d'Italie (trois Tornado IDS/ECR) opéraient depuis la BA118 de Mont-de-Marsan.
La coopération nationale a été renforcée par l'engagement de la Marine nationale (avec des Rafale M, un E-2C et une Frégate Multi-Missions (FREMM)) et de l'Armée de Terre (contribuant notamment via l'exercice AEGIS fournissant un environnement réaliste de défense sol-air multicouches). De plus, l'exercice VOLFA a été mené en concomitance avec l'exercice de lutte anti-drones de l'OTAN de niveau 3, WILDFIRE 25, conduit par la Marine nationale, impliquant des manœuvres conjointes maritimes et aériennes.

Airbus A330-200MRTT Phénix - Armée de l'Air et de l'Espace - ETP 3/31 "Landes"
Résilience et Agilité : Le Concept FRA-ACE et le Continuum BASEX :
Pour faire face à des attaques multiples et saturantes dans un contexte de haute intensité, la résilience et l'agilité des forces sont devenues primordiales. VOLFA 2025 a mis en œuvre et testé le concept FRA-ACE (déclinaison française du concept OTAN ACE - Agile Combat Employment), visant à préserver le potentiel opérationnel par la dispersion des moyens aériens sur différents points d'appui.
Le FRA-ACE repose sur une empreinte logistique et humaine minimale, permettant de déployer une puissance aérienne mobile et adaptable dans un environnement potentiellement hostile, notamment en déplaçant régulièrement les éléments de force entre différents terrains d'accueil (ou bases de desserrement). Ce dispositif permet à l'AAE de constituer un réseau de bases aériennes partenaires, renforçant la présence française en Europe et consolidant les partenariats stratégiques. Des dispersions de chasseurs ont d'ailleurs été simulées notamment depuis la BA118 vers la BA126 de Solenzara en Corse, au plus fort de la campagne.
Cette approche a été couplée au continuum BASEX - VOLFA. L'imbrication de l'exercice BASEX (semestriel de protection et défense des bases aériennes) avec VOLFA a permis une approche de bout en bout, incluant la protection des bases, leur mise en alerte, leur défense, et la gestion des dispersions sous faible préavis. BASEX a notamment testé la capacité à réagir à des attaques fictives (cinétiques ou non) par des procédures d'alerte, de défense sol-air, de lutte anti-drones, et de gestion des explosifs.
La Guerre Électromagnétique (GCEM) :
La Guerre dans le Champ Électromagnétique (GCEM) a constitué un environnement particulièrement dense et dégradé pour les équipages. La GCEM s'articule autour du renseignement, de l'offensif (brouillage, désinformation) et de la défense. La domination de ce spectre est aujourd'hui une priorité stratégique, essentielle pour garantir la supériorité opérationnelle aérienne et spatiale. VOLFA 2025 a été l'occasion de :
- Mettre en œuvre une chaîne de commandement dédiée à la GCEM.
- Conduire des actions de surveillance, de défense et d'attaque dans le spectre.
- Opérer en synergie avec les unités spécialisées du Centre d'Expertise Aérienne Militaire Air Warfare Center (CEAM-AWC) basé à Mont-de-Marsan et l'Escadron de Renseignement et de Guerre Électromagnétique (ERGE) déployé dans le centre de la France.
- Intégrer des moyens de simulation de menaces électromagnétiques (ARPEGE) et de brouillage (NEPTUNE pour le GPS, SCRIBE/BLADE pour la radio), notamment depuis le Massif Central.
Pour faire face à des attaques multiples et saturantes dans un contexte de haute intensité, la résilience et l'agilité des forces sont devenues primordiales. VOLFA 2025 a mis en œuvre et testé le concept FRA-ACE (déclinaison française du concept OTAN ACE - Agile Combat Employment), visant à préserver le potentiel opérationnel par la dispersion des moyens aériens sur différents points d'appui.
Le FRA-ACE repose sur une empreinte logistique et humaine minimale, permettant de déployer une puissance aérienne mobile et adaptable dans un environnement potentiellement hostile, notamment en déplaçant régulièrement les éléments de force entre différents terrains d'accueil (ou bases de desserrement). Ce dispositif permet à l'AAE de constituer un réseau de bases aériennes partenaires, renforçant la présence française en Europe et consolidant les partenariats stratégiques. Des dispersions de chasseurs ont d'ailleurs été simulées notamment depuis la BA118 vers la BA126 de Solenzara en Corse, au plus fort de la campagne.
Cette approche a été couplée au continuum BASEX - VOLFA. L'imbrication de l'exercice BASEX (semestriel de protection et défense des bases aériennes) avec VOLFA a permis une approche de bout en bout, incluant la protection des bases, leur mise en alerte, leur défense, et la gestion des dispersions sous faible préavis. BASEX a notamment testé la capacité à réagir à des attaques fictives (cinétiques ou non) par des procédures d'alerte, de défense sol-air, de lutte anti-drones, et de gestion des explosifs.
La Guerre Électromagnétique (GCEM) :
La Guerre dans le Champ Électromagnétique (GCEM) a constitué un environnement particulièrement dense et dégradé pour les équipages. La GCEM s'articule autour du renseignement, de l'offensif (brouillage, désinformation) et de la défense. La domination de ce spectre est aujourd'hui une priorité stratégique, essentielle pour garantir la supériorité opérationnelle aérienne et spatiale. VOLFA 2025 a été l'occasion de :
- Mettre en œuvre une chaîne de commandement dédiée à la GCEM.
- Conduire des actions de surveillance, de défense et d'attaque dans le spectre.
- Opérer en synergie avec les unités spécialisées du Centre d'Expertise Aérienne Militaire Air Warfare Center (CEAM-AWC) basé à Mont-de-Marsan et l'Escadron de Renseignement et de Guerre Électromagnétique (ERGE) déployé dans le centre de la France.
- Intégrer des moyens de simulation de menaces électromagnétiques (ARPEGE) et de brouillage (NEPTUNE pour le GPS, SCRIBE/BLADE pour la radio), notamment depuis le Massif Central.
Le Ravitaillement en Vol, Phénix et Atlas en action :
Élément fondamental de la projection de puissance, le ravitaillement en vol est une capacité essentiel dans tous les exercices majeurs qu’ils soient de l’armée de l’air ou de l’OTAN. L'Airbus A330MRTT Phénix, basé à Istres, et l'Airbus A400M Atlas, opérant depuis Orléans-Bricy, ont donc tous deux été pleinement mobilisés dans l’exercice VOLFA. L'innovation majeure de la session résidait dans l'introduction du ravitaillement en vol à très basse altitude (jour et nuit) depuis un A400M au profit de Rafale. Cette manœuvre, qui exige une technicité de pointe détenue par un nombre restreint de nations, permet d'augmenter l'autonomie des chasseurs dans la profondeur et offre un avantage tactique décisif en exploitant le vol sous couverture radar ennemie, renforçant la capacité d'entrée en premier de l'AAE.
Élément fondamental de la projection de puissance, le ravitaillement en vol est une capacité essentiel dans tous les exercices majeurs qu’ils soient de l’armée de l’air ou de l’OTAN. L'Airbus A330MRTT Phénix, basé à Istres, et l'Airbus A400M Atlas, opérant depuis Orléans-Bricy, ont donc tous deux été pleinement mobilisés dans l’exercice VOLFA. L'innovation majeure de la session résidait dans l'introduction du ravitaillement en vol à très basse altitude (jour et nuit) depuis un A400M au profit de Rafale. Cette manœuvre, qui exige une technicité de pointe détenue par un nombre restreint de nations, permet d'augmenter l'autonomie des chasseurs dans la profondeur et offre un avantage tactique décisif en exploitant le vol sous couverture radar ennemie, renforçant la capacité d'entrée en premier de l'AAE.

Panavia Tornado IDS - Italian Air Force - 6° Stormo
À bord de Valiant 26 au dessus de la Méditerranée :
Le lundi 6 octobre au matin, sur la base aérienne 125 d'Istres, nous avons embarqué à bord de l'Airbus A330 MRTT Phénix n°047 (F-UJCM) afin de vivre de l'intérieur une mission de ravitaillement en vol. Pour ce vol, notre équipage, hautement expérimenté, était constitué du capitaine Fabien, commandant de bord (32 ans et 1300 heures sur MRTT), de la capitaine Pauline, copilote (29 ans et 800h sur MRTT), et de deux ARO (Air Refueling Operator), d’un côté Cyprien, 40 ans, fort de plus de 4000 heures de vol sur C-135 et MRTT, et de l’autre Benjamin, 30 ans, ancien mécanicien sur Stratotanker et maintenant ARO sur MRTT avec déjà près d’une centaine d’heure de vol à son actif.
La journée a débuté par un briefing détaillé de la mission afin de passer en revue tous les aspects importants du vol :
- Timing : Début du roulage à 10h05 et décollage à 10h15 pour un vol de 3h30. Un total de 24 appareils à ravitailler (une "clientèle" particulièrement conséquente pour un seul avion ravitailleur, même pour un MRTT) dont des Tornado, des F-16, des Mirage 2000 et des Rafale avec un premier contact prévu à 10h35.
- Configuration particulière de l'appareil : Décollage en configuration de masse max établie à 90 tonnes.
- Les zones de ravitaillement (hippodromes) : Deux hippodromes définis et situées dans une zone entre les Calanques et la Corse (proche de l’axe Léa en D54).
- Les éléments de sécurité : Vérification des conditions météo (notamment des zones de turbulences), des NOTAMs, des aéroports de déroutement, de l’état technique de l'appareil et des menaces potentielles.
- Les particularités des avions receveurs : Chaque type d’appareil ayant une vitesse de contact et un taux de transfert bien précis, les particularités de chaque receveur sont donc passées au crible. Ainsi pour les Tornado la vitesse sera de 270 kts avec un débit de 0,5 tonne/min via les systèmes de pods « probe-and-drogue » (tuyau souple + panier) placés de part et d’autre du MRTT sous chaque aile. Les Rafale et Mirage 2000 se ravitaillent via le même système mais à une vitesse plus élevée se situant autour des 300 kts. Le débit sera de 0,5 tonne/min pour les Mirage 2000 et d’1 tonne/min pour les Rafale, ce qui correspond au débit max possible sur tuyaux souples. Quant au F-16, la vitesse sera de 290 nœuds pour un débit compris entre 1 et 3 tonnes/min, cette fois-ci via le système « flying boom », c’est-à-dire la perche rigide centrale installée sous la queue de l’avion.
À 10h05 précise, confortablement installés à bord, nous commençons le roulage vers la piste 33, puis, à l'heure dite, nous décollons et entamons rapidement un large virage à gauche en direction de notre premier hippodrome situé au large des côtes marseillaises. À 10h35, comme prévu, les premiers clients, deux Tornado IDS italiens (indicatif COUGAR), sont déjà annoncés et en position dans le sillage du MRTT. Le timing étant très serré, les équipages italiens sont autorisés à effectuer une rejointe directe sur le Phénix sans avoir besoin de rejoindre la position d’attente à gauche du ravitailleur comme le veut la procédure standard. Sur ordre de l’ARO, les Tornado sont rapidement autorisés au contact pour un ravitaillement en duo de chaque côté de notre avion. Après 5 minutes de biberonnage, les deux jets se déconnectent, se rassemblent sur notre aile droite avant d’accélérer pour poursuivre leur mission. Notre MRTT de son côté change de cap pour se rapprocher de la Corse en direction du second hippodrome prévu pour cette mission.
Le lundi 6 octobre au matin, sur la base aérienne 125 d'Istres, nous avons embarqué à bord de l'Airbus A330 MRTT Phénix n°047 (F-UJCM) afin de vivre de l'intérieur une mission de ravitaillement en vol. Pour ce vol, notre équipage, hautement expérimenté, était constitué du capitaine Fabien, commandant de bord (32 ans et 1300 heures sur MRTT), de la capitaine Pauline, copilote (29 ans et 800h sur MRTT), et de deux ARO (Air Refueling Operator), d’un côté Cyprien, 40 ans, fort de plus de 4000 heures de vol sur C-135 et MRTT, et de l’autre Benjamin, 30 ans, ancien mécanicien sur Stratotanker et maintenant ARO sur MRTT avec déjà près d’une centaine d’heure de vol à son actif.
La journée a débuté par un briefing détaillé de la mission afin de passer en revue tous les aspects importants du vol :
- Timing : Début du roulage à 10h05 et décollage à 10h15 pour un vol de 3h30. Un total de 24 appareils à ravitailler (une "clientèle" particulièrement conséquente pour un seul avion ravitailleur, même pour un MRTT) dont des Tornado, des F-16, des Mirage 2000 et des Rafale avec un premier contact prévu à 10h35.
- Configuration particulière de l'appareil : Décollage en configuration de masse max établie à 90 tonnes.
- Les zones de ravitaillement (hippodromes) : Deux hippodromes définis et situées dans une zone entre les Calanques et la Corse (proche de l’axe Léa en D54).
- Les éléments de sécurité : Vérification des conditions météo (notamment des zones de turbulences), des NOTAMs, des aéroports de déroutement, de l’état technique de l'appareil et des menaces potentielles.
- Les particularités des avions receveurs : Chaque type d’appareil ayant une vitesse de contact et un taux de transfert bien précis, les particularités de chaque receveur sont donc passées au crible. Ainsi pour les Tornado la vitesse sera de 270 kts avec un débit de 0,5 tonne/min via les systèmes de pods « probe-and-drogue » (tuyau souple + panier) placés de part et d’autre du MRTT sous chaque aile. Les Rafale et Mirage 2000 se ravitaillent via le même système mais à une vitesse plus élevée se situant autour des 300 kts. Le débit sera de 0,5 tonne/min pour les Mirage 2000 et d’1 tonne/min pour les Rafale, ce qui correspond au débit max possible sur tuyaux souples. Quant au F-16, la vitesse sera de 290 nœuds pour un débit compris entre 1 et 3 tonnes/min, cette fois-ci via le système « flying boom », c’est-à-dire la perche rigide centrale installée sous la queue de l’avion.
À 10h05 précise, confortablement installés à bord, nous commençons le roulage vers la piste 33, puis, à l'heure dite, nous décollons et entamons rapidement un large virage à gauche en direction de notre premier hippodrome situé au large des côtes marseillaises. À 10h35, comme prévu, les premiers clients, deux Tornado IDS italiens (indicatif COUGAR), sont déjà annoncés et en position dans le sillage du MRTT. Le timing étant très serré, les équipages italiens sont autorisés à effectuer une rejointe directe sur le Phénix sans avoir besoin de rejoindre la position d’attente à gauche du ravitailleur comme le veut la procédure standard. Sur ordre de l’ARO, les Tornado sont rapidement autorisés au contact pour un ravitaillement en duo de chaque côté de notre avion. Après 5 minutes de biberonnage, les deux jets se déconnectent, se rassemblent sur notre aile droite avant d’accélérer pour poursuivre leur mission. Notre MRTT de son côté change de cap pour se rapprocher de la Corse en direction du second hippodrome prévu pour cette mission.
À peine sommes-nous arrivés que les receveurs suivants, 4 F-16 block-52 de la force aérienne grecque (indicatif SPARTA), sont déjà dans le circuit. Le tuyau souple et le panier du système « probe-and-drogue » sont alors rétractés tandis que la perche rigide centrale nécessaire au ravitaillement des F-16 est déployée. C’est donc l’un après l’autre que les appareils grecs se présentent au contact dans l’axe sous la queue du Phénix. À noter que cette méthode nécessite une grande précision et des ajustements constants du Boom de la part de l’ARO. Après 15 minutes et 15 tonnes de carburant transférées, les F-16 quittent l'hippodrome et cèdent leur place, cette fois-ci, aux chasseurs français. Pendant près d'une heure et demie, ce ne sont pas moins de huit Rafale (indicatif ROGUE & ROSTOFF) et six Mirage 2000D (indicatif RAGE & TWIN) de diverses unités de l’AAE qui vont ainsi venir s’abreuver de part et d'autre de l'A330. Suivant un protocole identique à celui mis en place pour les Tornado, chaque formation se ravitaille tour à tour avant de rapidement replonger vers leur zone d'opération.
En l’espace de quelques heures, le Phénix aura transféré 63 tonnes de carburant à 20 appareils engagés dans l’exercice, qu’ils soient des forces bleues (amies) ou rouges (ennemies). Seuls les Mirage 2000-5 initialement prévus dans la mission annulèrent leur venu. Un beau bilan qui rappelle une fois de plus l’importance du rôle des MRTT dans la projection des capacités de combat de l’armée de l’air et de l’espace partout où cela est nécessaire.
En l’espace de quelques heures, le Phénix aura transféré 63 tonnes de carburant à 20 appareils engagés dans l’exercice, qu’ils soient des forces bleues (amies) ou rouges (ennemies). Seuls les Mirage 2000-5 initialement prévus dans la mission annulèrent leur venu. Un beau bilan qui rappelle une fois de plus l’importance du rôle des MRTT dans la projection des capacités de combat de l’armée de l’air et de l’espace partout où cela est nécessaire.
En conclusion, l'exercice VOLFA 2025 a été un véritable laboratoire opérationnel, permettant aux aviateurs, des plus jeunes aux plus expérimentés, de s'aguerrir et de perfectionner leurs compétences dans des scénarios de haute intensité. En intégrant les concepts M2MC, FRA-ACE, le continuum BASEX, et en se concentrant sur des capacités clés comme le ravitaillement A400M/Rafale en basse altitude et la GCEM, l'AAE a démontré sa capacité d'adaptation et sa préparation face aux défis géostratégiques futurs.
Je tiens à exprimer mes plus vifs remerciements au Lieutenant Xandra PENENT de la cellule communication de la BA125, au Capitaine Melissa GENUA du Sirpa Air ainsi qu’à l'équipage de Valiant 26 et à tout le personnel de l’ERVTS pour leur accueil et leur grande disponibilité lors de ce reportage.

Airbus A330-200MRTT Phénix - Armée de l'Air et de l'Espace - ETP 3/31 "Landes"

Dassault Mirage 2000D - Armée de l'Air et de l'Espace - EC 3/3 "Ardennes"

Dassault Rafale B - Armée de l'Air et de l'Espace - EC 2/4 "La Fayette"

Panavia Tornado IDS - Italian Air Force - 6° Stormo

Lockheed Martin F-16D Fighting Falcon - Hellenic Air Force - 110 PM / 337Mira "Fantasma"

Dassault Rafale C - Armée de l'Air et de l'Espace - EC 1/30 "Normandie-Niemen"

Panavia Tornado IDS - Italian Air Force - 6° Stormo

Dassault Rafale B - Armée de l'Air et de l'Espace - EC 2/4 "La Fayette"

Dassault Rafale C - Armée de l'Air et de l'Espace - EC 1/30 "Normandie-Niemen"

Panavia Tornado IDS - Italian Air Force - 6° Stormo

Panavia Tornado IDS - Italian Air Force - 6° Stormo

Dassault Mirage 2000D - Armée de l'Air et de l'Espace - EC 1/3 "Navarre"

Dassault Mirage 2000D - Armée de l'Air et de l'Espace - EC 2/3 "Champagne"

Dassault Rafale B - Armée de l'Air et de l'Espace - EC 2/4 "La Fayette"

Dassault Rafale C - Armée de l'Air et de l'Espace - EC 1/5 "Vendée"

Panavia Tornado IDS - Italian Air Force - 6° Stormo
