Texte : Julien Gernez
Photos : Sylvain Gourheu, Alain Ragu & Julien Gernez
2021

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VOLFA 2021
Se préparer au combat dans un environnement de haute intensité.
   Traditionnellement organisé par le commandement des forces aériennes (CFA), VOLFA est devenu au fil des ans un rendez-vous incontournable pour la préparation au combat de l’ensemble des forces conventionnelles de l’armée de l’air et de l’espace. L’objectif de cet exercice majeur de synthèse est de renforcer l'interopérabilité, d’entrainer les forces sur l'ensemble du spectre des opérations aériennes et d’évaluer le niveau de préparation de ces forces pour faire face à un conflit de haute intensité. Conduit du 27 septembre au 15 octobre principalement depuis les bases aériennes 118 de Mont de Marsan et 120 de Cazaux, VOLFA 2021 mobilisa quelque 750 aviateurs français, canadiens, belges, espagnols, britanniques, danois et suisses et près d’une cinquantaine d’aéronefs dans une véritable campagne aérienne de haute intensité. Comparable à une opération réelle, cette campagne aérienne était construite autour d’un scénario complexe, réaliste et évolutif. Evolutif car les résultats des missions effectuées un jour donné influençaient sur celles du lendemain afin de coller le plus possible à la réalité du terrain.
Dans un conflit simulé entre deux pays voisins, celui-ci voyait les « Blue Air » évoluer dans un environnement de menace dense face à une force « Red Air »  particulièrement bien équipé, motivé et entraîné. Les ennemies étaient également appuyées par des systèmes de défense sol-air Mamba et Crotal NG, des centres de détection et de contrôle ainsi qu’une station de brouillage « Scrib ».
Toutes les missions concoctées durant VOLFA 2021 étaient réalisées en étroite collaboration avec le Centre Expert du Combat Collaboratif (CECC) et taillées sur-mesure en fonction des besoins d’entrainement de chaque unité. Ces missions étaient ensuite conduites et animées via des outils de réalité augmentée de dernière génération au rang desquels figure le logiciel « Jeannette » (Joint Expert All liNk 16 NEtwork Training Tool Enhancement). Réceptionnant et fusionnant sur un seul écran toutes les pistes radars (militaires et civils) et celles reçu via la liaison de données L16, cet outil donne la possibilité de suivre en ‘live’ le déroulement de chaque mission et de combiner les moyens réels avec ceux insérés virtuellement (menaces air-air / sol-air, pistes virtuelles, missile de croisière, etc…) dans le scénario. Il est ainsi possible via ce logiciel d’intervenir à tout moment dans la mission et de modifier en direct la situation tactique et donc la difficulté, en injectant quelques imprévus. Pour encore plus de réalisme, « Jeannette » permet également de procéder en direct à la validation ou non des tirs simulés.
Les moyens aériens engagés dans l’exercice étaient conséquents avec plus d’une douzaine de Rafale, quatre Mirage 2000D, quatre Mirage 2000-5, deux Mirage 2000C, quatre Alpha Jet, deux Typhoon allemands, deux F/A-18 suisses, deux F/A-18 espagnols, deux C130 dont un canadien, un C160, un CN-235, un A400M dont un belge ainsi que deux hélicoptères EC-725 Caracal, deux Fennec et trois CH-146 Griffon canadiens. Il convient également d’ajouter un drone Reaper, un E-3F ainsi que des ravitailleurs C-135 et A330MRTT Phénix mobilisés en fonction des besoins.
Côté interarmées, des Rafale M, un Hawkeye et une frégate multi-missions de la marine nationale prirent part à certaines missions tandis que l’armée de terre engagea des contrôleurs aériens avancés, des opérateurs de défense sol-air et des troupes aéroportés.
VOLFA 2021 aura permis de mener à bien 25 raids aériens de type COMAO, pour un total de 1284 heures de vol effectuées, et de réaliser un large panel de missions : supériorité aérienne, CSAR, infiltration de commando, appui des troupes au sol, destruction d’objectif, projection de forces, renseignement, défense coordonnée, protection d’avions de transport, etc… Cette édition 2021 aura également permis aux escadrons Rafale de pouvoir s'entraîner avec le nouveau missile Meteor à longue portée. En plus des zones TSA34 dans le Sud-ouest et TSA43 dans le massif central, une nouvelle et immense zone d'entraînement au-dessus de l’Atlantique avait d’ailleurs été mise à disposition pour les besoins spécifiques liés à ce missile.

Remerciement particulier au SIRPA Air, aux cellules communications de la BA118 et du CFA ainsi qu’au Colonel Gilles, directeur de l’exercice, pour ces éclaircissements précieux.
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