Texte et photos : Julien Gernez
2020
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VOLFA 2020
Exercice majeur de préparation au combat de l'armée de l'air.
Du 21 septembre au 9 octobre 2020, le commandement des forces aériennes (CFA) organisait depuis la base aérienne 118 de Mont de Marsan son traditionnel exercice VOLFA. Au fil des ans, cet entraînement annuel majeur de synthèse et de préparation au combat est devenu un rendez-vous incontournable dans la préparation opérationnelle des forces aériennes françaises. Mobilisant l’ensemble des composantes conventionnelles de l’armée de l’air et de l’espace, VOLFA 2020 était axé sur un scénario tourné majoritairement vers l’« Entry Force ». Cette capacité stratégique de première importance, consistant à pouvoir entrer en premier sur un territoire ennemi contesté, n’est détenue que par un cercle très restreint de nations, dont la France. Focus sur cet exercice de première importance.
VOLFA 2020 :
Entrainement de perfectionnement très enrichissant, VOLFA 2020 aura su combiner tous les savoir-faire de l’armée de l’air et de l’espace à travers une série de raids aériens complexes, appelés COMAO (Composite Air Operations). Conduits de jour comme de nuit à un rythme de deux créneaux quotidien, ces missions particulièrement exigeantes auront permis de passer en revue l’intégralité des actions nécessaires à l’« Entry Force » : supériorité aérienne, reconnaissance, projection de force, recherche et sauvetage au combat (Resco ou CSAR – combat search and rescue), appui aérien rapproché (CAS – close air support) et protection d’appareils lents (les « slow movers »). Ces COMAO étaient construites autour de scénarios réalistes et évolutifs nécessitant une planification longue et méticuleuse de la part des Airboss et des officiers renseignement. En effet, ces missions qui mettent en scène différents types d’aéronefs aux rôles bien définis, mais répondant à des contraintes différentes, le travail de préparation et d’ajustement en fonction des objectifs d’entraînement de chacun était donc très lourd. De plus, afin de faire travailler l’ensemble des forces dans un environnement de menace dense, chaque COMAO intégrait une force adverse, particulièrement conséquente. Cette force ennemie, appelée « Red Air », était constituée principalement de chasseurs simulant des appareils russes (Yak-130, Su-27…), mais était également appuyé par des systèmes de défense sol-air Mamba et Crotal NG, des radars ainsi qu’une station de brouillage « Scrib ».
La mise en situation de ces missions s’effectua au-dessus de trois zones d’entraînement spécifiques : la TSA34 dans le Sud-ouest, la TSA43 dans le massif central et enfin la zone TSA200 dans le Nord-est, autour de Nancy et de Saint-Dizier.
Cette édition 2020 mobilisa durant trois semaines près d’une quarantaine d’aéronefs et près de 500 aviateurs qualifiés. Dans le but de favoriser la concentration des efforts et l’économie des moyens, l’armée de l’air et de l’espace fit le choix de ne pas délocaliser la totalité de ses effectifs sur Mont de Marsan. En effet, grâce à l’utilisation d’outils innovants, notamment dans le domaine du travail collaboratif (briefing et débriefing en visioconférence, « Tac View »), de nombreux aéronefs furent engagés dans l’exercice directement depuis leur base d’attache respective. Les moyens aériens français étaient considérables avec côté chasse, neuf Rafale des 30ème et 4ème escadre, six Mirage 2000D des 3ème et 30ème escadre, quatre Mirage 2000-5 de la 2ème escadre, quatre Mirage 2000C de l’EC 2/5 « Ile-de-France » et six Alpha Jet des 8ème et 30ème escadre. Côté « slow movers », cinq avions de transport tactique étaient engagés, à savoir un C130J-30, un C160, un CN-235, un C-130H et un A400M ainsi que deux hélicoptères EC-725 Caracal. Ces derniers jouèrent un rôle central dans les missions CSAR aux côtés des commandos parachutistes de l’air. Un drone Reaper, un E-3F ainsi que des ravitailleurs C-135 et A330MRTT Phénix étaient également mobilisés en fonction des besoins propres à chaque mission. Côté interarmées, l’armée de terre envoya la 11ème brigade parachutiste ainsi que des équipes de contrôleurs aériens avancés tandis que la marine nationale engagea, de manière plus sporadique, deux Rafale M de la 17F. De tous ces aéronefs, seul ceux de la 30ème escadre, les Caracal et les avions de transport étaient basés sur la BA118, le reste opérait chacun depuis sa base.
Cette édition 2020 mobilisa durant trois semaines près d’une quarantaine d’aéronefs et près de 500 aviateurs qualifiés. Dans le but de favoriser la concentration des efforts et l’économie des moyens, l’armée de l’air et de l’espace fit le choix de ne pas délocaliser la totalité de ses effectifs sur Mont de Marsan. En effet, grâce à l’utilisation d’outils innovants, notamment dans le domaine du travail collaboratif (briefing et débriefing en visioconférence, « Tac View »), de nombreux aéronefs furent engagés dans l’exercice directement depuis leur base d’attache respective. Les moyens aériens français étaient considérables avec côté chasse, neuf Rafale des 30ème et 4ème escadre, six Mirage 2000D des 3ème et 30ème escadre, quatre Mirage 2000-5 de la 2ème escadre, quatre Mirage 2000C de l’EC 2/5 « Ile-de-France » et six Alpha Jet des 8ème et 30ème escadre. Côté « slow movers », cinq avions de transport tactique étaient engagés, à savoir un C130J-30, un C160, un CN-235, un C-130H et un A400M ainsi que deux hélicoptères EC-725 Caracal. Ces derniers jouèrent un rôle central dans les missions CSAR aux côtés des commandos parachutistes de l’air. Un drone Reaper, un E-3F ainsi que des ravitailleurs C-135 et A330MRTT Phénix étaient également mobilisés en fonction des besoins propres à chaque mission. Côté interarmées, l’armée de terre envoya la 11ème brigade parachutiste ainsi que des équipes de contrôleurs aériens avancés tandis que la marine nationale engagea, de manière plus sporadique, deux Rafale M de la 17F. De tous ces aéronefs, seul ceux de la 30ème escadre, les Caracal et les avions de transport étaient basés sur la BA118, le reste opérait chacun depuis sa base.
À l’instar de l’édition 2019 et toujours dans le souci de développer les échanges interalliés et optimiser l’interopérabilité, plusieurs armées étrangères répondirent encore présent cette année. La Grèce détacha sur la base montoise quatre F-16 Fighting Falcon, la Belgique fit de même avec un groupe de contrôleurs aériens avancés (Joint Terminal Attack Controller) et de son côté l’Espagne engagea deux EF-18 Hornet au départ de la base aérienne de Saragosse, mais uniquement lors de la dernière semaine de l’exercice.
En fonction de leur rôle dans la mission, les chasseurs, qu’ils soient français ou étrangers, pouvaient être amenés à voler de manière alternée pour le compte des forces amies « Blue Air » ou ennemies « Red Air ». Seuls les Alpha Jet jouaient exclusivement pour le compte des rouges.
Il est à noter qu’en raison de la crise sanitaire actuelle et des mesures restrictives mises en place dans la région aquitaine, la participation étrangère au global fut en deçà de ce qui était initialement prévu. En effet, plusieurs nations comme la Suisse (F/A-18), le Canada (JTAC), les Etats-Unis (JTAC), la Grande-Bretagne (EF-2000) ou encore l’Allemagne (EF-2000) annulèrent leur participation, parfois même à la dernière minute.
Il est à noter qu’en raison de la crise sanitaire actuelle et des mesures restrictives mises en place dans la région aquitaine, la participation étrangère au global fut en deçà de ce qui était initialement prévu. En effet, plusieurs nations comme la Suisse (F/A-18), le Canada (JTAC), les Etats-Unis (JTAC), la Grande-Bretagne (EF-2000) ou encore l’Allemagne (EF-2000) annulèrent leur participation, parfois même à la dernière minute.
Une première pour les grecques :
Pour sa première participation à VOLFA, le détachement de la Polemikí Aeroporía, la force aérienne grecque, était composé de quatre F-16C/D-50 du 347 Mira « Perseus » ainsi qu’une quarantaine de militaires, dont 14 pilotes et 28 techniciens. Provenant de la base aérienne de Nea-Anchialos, dans la région de Thessalie, le 347 Mira met en ligne le F-16 au standard block 50 depuis 1997. Invités à participer aux deux dernières semaines de l’exercice, les Fighting Falcon arrivèrent à Mont de Marsan dès le vendredi 25 septembre. Le matériel et le reste du personnel étant de acheminé sur la base montoise par C-130H Hercules. Après quelques vols de familiarisation, les pilotes grecs furent engagés aux côtés des de leurs homologues français dans tous les types de missions élaborées durant VOLFA, que ce soit pour le compte des « Blue Air » ou des « Red Air ».
Pour sa première participation à VOLFA, le détachement de la Polemikí Aeroporía, la force aérienne grecque, était composé de quatre F-16C/D-50 du 347 Mira « Perseus » ainsi qu’une quarantaine de militaires, dont 14 pilotes et 28 techniciens. Provenant de la base aérienne de Nea-Anchialos, dans la région de Thessalie, le 347 Mira met en ligne le F-16 au standard block 50 depuis 1997. Invités à participer aux deux dernières semaines de l’exercice, les Fighting Falcon arrivèrent à Mont de Marsan dès le vendredi 25 septembre. Le matériel et le reste du personnel étant de acheminé sur la base montoise par C-130H Hercules. Après quelques vols de familiarisation, les pilotes grecs furent engagés aux côtés des de leurs homologues français dans tous les types de missions élaborées durant VOLFA, que ce soit pour le compte des « Blue Air » ou des « Red Air ».
Si cette participation à VOLFA s’inscrivait dans le souci d’approfondir la coopération militaire entre nos deux pays, elle aura aussi été une occasion en or pour les grecs de voir les Rafale et les F-16 travailler de concert. Pour rappel, début septembre, le ministère de la défense grecque a annoncé son intention d’acquérir 18 exemplaires du chasseur omnirôle produit par Dassault dont au moins une douzaine prélevée directement sur le parc Rafale de l’armée française. Dans un futur relativement proche, Rafale et F-16 formeront donc l’ossature de la défense aérienne grecque notamment face à son voisin Turc quelque peu turbulent ces derniers temps. C’est pourquoi VOLFA aura sans aucun doute permis aux militaires de la Polemikí Aeroporía d’approcher de très prés le Rafale et d’en apprendre plus sur sa mise en oeuvre et ses capacités opérationnelles. Dans ce but, le patron du détachement, le lieutenant Colonel Ioannis, eut l’opportunité, le 30 septembre, d’effectuer un vol en place arrière d’un Rafale biplace. En bonne réciprocité, un pilote Rafale put à son tour voler dès le lendemain en place arrière du F-16D présent à Marsan.
Marsan toujours :
Depuis quelques années déjà, la base aérienne 118 est une plateforme particulièrement privilégiée par l’armée de l’air et de l’espace pour accueillir des exercices d’ampleurs tels que le Tiger Meet, Garuda, Serpentex et bien sûr VOLFA. Ce choix, loin d’être anodin, est porté par le fait que la base montoise offre de multiples atouts : large parking permettant de recevoir tous types d’aéronefs et même les plus gros ; présence de tout le nécessaire en matière d’infrastructure d’accueil ; espaces aériens de grandes dimensions, non saturés par le trafic civil et adaptés à ce type d’exercice complexe (accès direct au réseau très basse altitude, proximité du champ de tir de Captieux, zones maritimes et montagneuses, zones de combats proches) ; implantation de la 30ème escadre de chasse et de ses Rafale et présence du centre expert du combat collaboratif chargé du soutien à l’entraînement des forces.
Des outils collaboratifs et novateurs :
Toutes les missions réalisées durant VOLFA étaient conduites, animées, analysées et débriefées par les Airboss au sein d’un centre dédié à l’entraînement et nommé CECC (centre expert du combat collaboratif). Egalement appelé DMOC (Distributed Mission Operations Center), ce département propose une gamme de services à forte valeur ajoutée permettant de soutenir la préparation opérationnelle des forces en métropole. Parmi les technologies novatrices proposées par le CECC figure les logiciels « Jeannette » et « Tacview ». Orientés dans le domaine du travail collaboratif et de la simulation, ces outils permettent de s’entraîner de manière optimale dans des conditions très réalistes.
La suite logicielle « Jeannette » donne aux Airboss la possibilité de pouvoir créer des scénarios complexes d’entraînement et de suivre en ‘live’ le déroulement de chaque mission ainsi que les actions des différents participants. Cela est rendu possible par le fait que ce logiciel réceptionne et fusionne sur un seul écran les pistes radars et celles reçu via la liaison de données L16 équipant tous les aéronefs. Aussi, afin de rendre le « jeu » encore plus réaliste, ce système combine les moyens réels avec ceux insérés virtuellement (menaces air-air / sol-air, pistes virtuelles, etc…). Grâce à « Jeannette » et avec l'aide des officiers de coordination de mission (Range Training Officer), les Airboss peuvent intervenir à tout moment dans la mission et modifier en direct la situation tactique en injectant quelques imprévus au scénario. Via cet outil, Airboss et RTO peuvent également procéder à la validation ou non des tirs simulés.
De son côté, « Tacview » est un logiciel spécifique permettant, lors du débriefing, de passer au peigne fin l’ensemble des actions réalisées durant la mission. Outil interconnecté, « TacView » restitue toutes les interventions des pilotes ainsi que leurs trajectoires en trois dimensions et partage le tout par réseau en visioconférence avec tous les participants. En synchronisant les différents sites à distance, cette technologie a l’avantage de limiter au maximum la délocalisation des aéronefs, assurant ainsi un gain logistique et économique considérable, tout en permettant aux équipages d’avoir une vision commune et d’échanger efficacement.
Ces logiciels apportent une plus-value incontestable dans l’entraînement avancé des unités et permettent de travailler dans des conditions aussi proches que possible de la réalité des opérations.
La suite logicielle « Jeannette » donne aux Airboss la possibilité de pouvoir créer des scénarios complexes d’entraînement et de suivre en ‘live’ le déroulement de chaque mission ainsi que les actions des différents participants. Cela est rendu possible par le fait que ce logiciel réceptionne et fusionne sur un seul écran les pistes radars et celles reçu via la liaison de données L16 équipant tous les aéronefs. Aussi, afin de rendre le « jeu » encore plus réaliste, ce système combine les moyens réels avec ceux insérés virtuellement (menaces air-air / sol-air, pistes virtuelles, etc…). Grâce à « Jeannette » et avec l'aide des officiers de coordination de mission (Range Training Officer), les Airboss peuvent intervenir à tout moment dans la mission et modifier en direct la situation tactique en injectant quelques imprévus au scénario. Via cet outil, Airboss et RTO peuvent également procéder à la validation ou non des tirs simulés.
De son côté, « Tacview » est un logiciel spécifique permettant, lors du débriefing, de passer au peigne fin l’ensemble des actions réalisées durant la mission. Outil interconnecté, « TacView » restitue toutes les interventions des pilotes ainsi que leurs trajectoires en trois dimensions et partage le tout par réseau en visioconférence avec tous les participants. En synchronisant les différents sites à distance, cette technologie a l’avantage de limiter au maximum la délocalisation des aéronefs, assurant ainsi un gain logistique et économique considérable, tout en permettant aux équipages d’avoir une vision commune et d’échanger efficacement.
Ces logiciels apportent une plus-value incontestable dans l’entraînement avancé des unités et permettent de travailler dans des conditions aussi proches que possible de la réalité des opérations.
Remerciement particulier au SIRPA Air, aux cellules communications de la BA118 et du CFA ainsi qu’au Colonel Deneuville pour ces éclaircissements précieux.