Texte et photos : julien Gernez
2018
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Japan Super Bases
Trip photo au pays du Soleil Levant.
Un voyage au Japon, ou la concrétisation d’un rêve. En effet, cela faisait plusieurs années qu’un tel voyage me trottait dans la tête. Le départ à la retraite des derniers F-4 Phantom II japonais se rapprochant inexorablement, il était donc grand temps de se jeter à l’eau et d’organiser un trip dans ce somptueux pays. Près d’un an de travail aura été nécessaire afin de mettre sur pied ce voyage de deux semaines. Son organisation fut, dès le départ, axée autour de trois objectifs : assister à un meeting de la Japan Air Self-Defense Force (JASDF), en l’occurrence celui d’Iruma, photographier les principaux appareils en service dans la force aérienne d’autodéfense japonaise et, raison principale de ce trip aéronautique, profiter au maximum des F-4 Phantom, afin de les photographier dans les meilleures conditions possibles et sous toutes les coutures. Voici, en quelques mots, divers informations pour tous ceux désirant entreprendre un voyage dans cette contré lointaine mais Ô combien intéressante et véritable paradis de la photographie aéronautique.
Quatre bases de la JASDF :
Ce voyage, organisé du 28 octobre au 10 novembre 2018, nous amena à découvrir quatre des plus importantes bases aériennes de la JASDF, à savoir Matsushima, Iruma, Hyakuri et Komatsu. Gifu (JASDF) et Akeno (JGSDF) étaient également au planning, mais le mauvais temps sur zone en décida autrement. Ces bases ont été choisies car chacune d’elles offre la possibilité de pouvoir photographier dans de bonnes conditions un panel de machines parmi les plus intéressantes que compte la Nihon Kōkū Jieitai(航空⾃衛隊), la force aérienne nippone. En effet, bien que disposant de nombreuses machines d’origine US tels les F-4, F-15, F-35 et bien d’autres, la JASDF aligne également des aéronefs conçus et produits localement comme les F-2, YS-11, T-4, C-1, C-2 ou encore les impressionnants US-2 ShinMaywa, que nous n'aurons malheureusement pas la chance d'apercevoir. Des machines extrêmement rares que l’on ne peut voir qu’au Japon pour la plupart. Petit tour d’horizon des escadrons et aéronefs qu’il est possible d’observer sur ces aérodromes :
Matsushima :
* T-4 : jet d’entraînement développé par Kawasaki, comparable à l’Alpha-Jet.
** F-2 : chasseur multirôle développé par Mitsubishi en partenariat avec Lockheed Martin et basé sur le F-16 américain.
*** U-125A : variante du jet d’affaire BAe-125-800 de British Aerospace et spécialement modifié pour la recherche et le sauvetage en milieu maritime.
** F-2 : chasseur multirôle développé par Mitsubishi en partenariat avec Lockheed Martin et basé sur le F-16 américain.
*** U-125A : variante du jet d’affaire BAe-125-800 de British Aerospace et spécialement modifié pour la recherche et le sauvetage en milieu maritime.
Iruma :
* C-1 : avion de transport tactique biréacteur développé par Kawasaki.
** U-125 : variante du jet d’affaire BAe-125-800 de British Aerospace, similaire au C-29A américain.
*** U-4 : variante du jet d’affaire Gulfstream IV et équipé d’une porte-cargo sur le côté droit.
**** YS-11 : avion de ligne bimoteur développé par NAMC (Nihon Aircraft Manufacturing Corporation) et modifié en plusieurs versions pour répondre aux besoins spécifiques de la JASDF. YS-11FC pour la calibration, YS-11EA pour la guerre électronique et YS-11EB pour le renseignement électromagnétique (ELINT).
Hyakuri :
* Le 302 Hikotai a cessé ses activités sur Phantom le 19 mars 2019. Transféré à Misawa, il est aujourd’hui le premier escadron de la JASDF sur F-35A Lightning II.
Komatsu :
À noter que chaque escadron ‘chasse’ possède également un petit nombre de Mitsubishi T-4 utilisé pour l’entraînement, le vieillissement des pilotes et la liaison. Ces petits T-4 sont vraiment visibles partout au Japon. De même, chaque base implantée près des côtes, et c’est le cas pour celles sur lesquelles nous nous sommes rendus, accueille un détachement SAR (Search and Rescue) équipé, soit de Chinook, soit d’un mix d’UH-60J et de U-125A.
À savoir que sur les bases ‘chasse’ de la JASDF, l’activité aérienne quotidienne y est particulièrement soutenue. Jusqu’à quatre sessions de vols, dont une de nuit, peuvent y être organisées chaque jour ; et entre quatre et huit machines, de chaque escadron, peuvent être engagées à chaque session. Sur les bases comptant trois escadrons ou plus, le nombre de mouvements peut donc être très élevé. De ce fait, il n’est pas rare que les premiers décollages interviennent dès 7h30 le matin. Chaque début de journée est articulé de la même façon : tôt le matin, les appareils prévus au planning des vols, sont sortis des hangars et disposés sur les parkings avant d’être préparés par le personnel au sol. Pour nous passionnés, ces opérations nous fournissent de précieuses indications au sujet des jets que nous pourrons photographier au cours la journée. Journée qui, éventuellement, peut être ponctuée par un certain nombre de visiteurs en provenance d’autres bases.
La photo aéro au Japon :
Avec une activité aérienne intense, un parc aérien diversifié et des camouflages hauts en couleur, le Japon est sans aucun doute une destination de rêve, particulièrement convoitée par tous les férus d’aviation militaire que nous sommes. De plus, la photographie aux abords des bases japonaises est particulièrement répandue et très bien acceptée par les autorités locales. De ce fait, photographes locaux et internationaux y sont omniprésents. Il existe de nombreux points de spot' aux abords des bases de la JASDF.
Matsushima, Iruma et Komatsu ne font pas exception à cette règle et Hyakuri encore moins. Cette base reste sans nul doute un ‘must’ en la matière. Voici une liste des coordonnés GPS des emplacements que nous avons essayés :
Matsushima :
Matsushima :
38°24'30.7"N 141°13'45.2"E
38°23'53.0"N 141°11'49.2"E
Iruma:
35°51'07.2"N 139°24'17.7"E
35°49'54.5"N 139°24'48.6"E
35°49'59.3"N 139°24'42.5"E
Komatsu:
36°24'06.2"N 136°25'32.5"E
36°22'52.3"N 136°23'26.7"E
36°23'24.0"N 136°23'39.8"E
36°24'06.0"N 136°24'48.9"E - Ce dernier point étant en fait une terrasse située au niveau du premier étage du terminal civil, avec vue sur la piste et les parkings de la base…
Hyakuri:
36°10'14.7"N 140°24'26.7"E
36°11'01.8"N 140°24'46.3"E
36°11'35.2"N 140°25'02.4"E
36°10'43.3"N 140°25'01.2"E – les ‘Peace Towers’
Fief des derniers F-4 Phantom de la JASDF, Hyakuri n’est pas seulement la base aérienne japonaise la plus intéressante, elle est aussi l’une des plus accessibles et, de mon point de vue, celle qui offre les plus belles opportunités photographiques. Cela est dû notamment à un emplacement bien particulier. Imaginez un instants, une petite parcelle privative, sise à l’intérieur du périmètre de la base et située à 45m du taxiway, 170m de la piste et 200m des parkings accueillant une noria de F-4 Phantom. Imaginez ensuite que les propriétaires de ce petit sanctuaire familial, autorisent les photographes à y accéder tous les jours de la semaine. Pour finir, imaginez que les-dits propriétaires, aidés de quelques amis, aient érigé une série de plates-formes d'observation offrant une vue incroyable à 360° sur les opérations quotidiennes de la base. Eh bien, ce petit coin de paradis existe bel et bien ; on le surnomme ‘Peace Towers’, ou les ‘tours’ ou bien le ‘Sanctuaire’. Il se trouve aux coordonnées GPS 36°10'43.3"N 140°25'01.2"E.
Ce site dispose de trois plates-formes, pouvant accueillir chacune six ou huit photographes. Deux estrades jumelles en bois, de 3 ou 4m de haut, ont été construites il y a déjà quelques années au sud du terrain. Une troisième, qui est en fait un échafaudage métallique d'environ 7m de haut et comportant plusieurs niveaux, a été construite plus récemment sur la partie nord de la parcelle. Côté exposition, les conditions y sont optimales quelle que soit la configuration piste utilisée, du lever du soleil jusque vers 12/13h ou bien toute la journée en cas de mauvaise météo. Je ne connais aucun autre endroit comparable à celui-ci où, sans avoir à se déplacer, vous pouvez assister à la préparation des Phantom, à l’installation des pilotes à bord, aux procédures pre-flight, et ensuite photographier ces machines au roulage, au décollage, à l’atterrissage ainsi qu'au retour parking. C’est tout simplement grandiose, surtout de nos jours, où le F-4 Phantom est à classer parmi les espèces en voie de disparition. L’accès aux ‘Peace Towers’ est relativement facile. Il suffit simplement d’appeler les propriétaires au 080-1172-3075 (n° qui est également affiché sur le portail à l’entrée du sanctuaire) afin de convenir du jour de votre venue, puis le jour-J, il ne vous restera plus qu’à arriver à 7h30 tapante devant le portail (GPS 36°10'31.1"N 140°25'09.6"E), d’attendre que le propriétaire vienne vous ouvrir, puis à vous acquitter d’une redevance de 1500 Yens (13€) par personne et par jour avant de profiter pleinement des Phantom depuis ce lieu unique et magique.
Préparation :
Un voyage au Japon ne s’improvise pas. Il y a plusieurs choses auxquelles il est impératif de penser avant le départ.
Quand partir : La meilleure saison pour voyager au Japon c’est l’automne, Octobre/novembre notamment, après la saison des tempêtes tropicales qui peuvent être parfois d’une extrême violence. Cette période offre une météo plutôt clémente et des lumières particulièrement belles, tout en évitant les fortes chaleurs.
Un voyage au Japon ne s’improvise pas. Il y a plusieurs choses auxquelles il est impératif de penser avant le départ.
Quand partir : La meilleure saison pour voyager au Japon c’est l’automne, Octobre/novembre notamment, après la saison des tempêtes tropicales qui peuvent être parfois d’une extrême violence. Cette période offre une météo plutôt clémente et des lumières particulièrement belles, tout en évitant les fortes chaleurs.
Combien de temps : Il faut compter, au minimum, deux semaines afin de visiter les bases et les musées situés dans un rayon de 500km autour de Tokyo tout en faisant un peu de tourisme. Deux semaines permettent de pouvoir rester un minimum de deux jours sur chaque base et ainsi pouvoir varier les points de vue tout en ayant une session de rattrapage en cas de météo capricieuse. Pour notre voyage, nous sommes restés une journée à Matsushima, deux jours à Iruma, deux jours également à Komatsu et enfin quatre jours à Hyakuri (deux jours la première semaine et deux autres la seconde). Il faut également compter une journée (le dimanche de préférence) pour visiter quelques musées aéronautiques qui valent le détour.
Escabeau : Ustensile plus que nécessaire au Japon afin de pouvoir photographier par dessus les grillages omniprésents autour des bases aériennes . Il faut compter un trois marches minimum voir même un quatre marches si vous faites moins d’1m90. Vous pourrez facilement en trouver dans les magasins de bricolage HOMAC.
Copie de passeport : Il peut arriver que des policiers en civil ou des militaires procèdent à un rapide contrôle d’identité des personnes présentes autour d’une base. Ces contrôles, très simples et courtois, ne durent, dans la plupart des cas, que quelques minutes, juste le temps de procéder à un check des passeports, de prendre une photo d’identité au smartphone et de poser quelques questions du type « combien de temps allez-vous rester ici ?» ou « qu’elles sont les sites que vous allez visiter durant votre voyage », rien de plus. Il est recommandé d’imprimer les copies des passeports des voyageurs en plusieurs exemplaires. Ainsi, il vous suffira de leur en donner un exemplaire. Cette pratique très appréciée permet de faciliter ces contrôles.
7-Eleven : Cette chaîne de petits magasins, très répandue au japon, est très pratique. On y trouve de quoi se restaurer depuis le café du petit-déjeuner jusqu’aux sandwiches pour la pause midi et des distributeurs automatiques autorisant le change avec les cartes bancaires internationales (VISA, Mastercard, …). Contrairement à ce que l’on pourrait penser, nombreuses sont les banques qui ne prennent pas en charge nos cartes bancaires françaises.
Pocket wifi : La location de ce petit appareil, à récupérer directement au bureau de poste de l’aéroport à l’arrivée à Tokyo, vous permettra d’avoir du wifi sur les smartphones en permanence avec vous dans vos déplacements. Très pratique pour faire tourner les applications GPS, trouver des infos sur un hôtel, un resto, un point de spot’ ou sur la localisation du 7-eleven le plus proche. Le wifi s’est avéré bien utile également pour rester connecté et appeler gratuitement nos contacts en France via les applications Messenger ou WhatsApp. Pour la location du pocket wifi nous sommes passés par le site japan-railpass.fr. https://www.japan-rail-pass.fr/services/pocket-wifi.
Traduction permis de conduire : Obligatoire si vous prévoyez de louer un véhicule sur place pour vos déplacements. Pour l’obtenir, il suffit d’en faire la demande via internet auprès d’un organisme agréé. À titre d’information, nous sommes passées par vivrelejapon.com. https://www.vivrelejapon.com/location-voiture/types-devoitures/traduction-permis-conduire-japon.
Voiture de location : Si la location d’une voiture n’est pas forcément recommandée pour faire du tourisme dans les grandes villes japonaises, il en va, tout autrement, lorsqu’il s’agit de rejoindre les points de spot’ autour des bases aériennes. Il faut savoir que les véhicules japonais sont relativement petits. Le minivan de sept places que nous avions loué s'est révélé un peu juste pour cinq personnes munies de leur attirail ; ce fût donc une partie de ‘Tetris’ qui s'engagea journellement afin de caser escabeaux, sacs de voyage et sacs photo… Pour plus de confort, je pense qu’il faut compter un maximum de quatre personnes pour un véhicule de sept places. Attention, au Japon, on roule à gauche, le volant est donc à droite, comme en Angleterre… Une vraie partie de plaisir pour les non-initiés.
Traduction permis de conduire : Obligatoire si vous prévoyez de louer un véhicule sur place pour vos déplacements. Pour l’obtenir, il suffit d’en faire la demande via internet auprès d’un organisme agréé. À titre d’information, nous sommes passées par vivrelejapon.com. https://www.vivrelejapon.com/location-voiture/types-devoitures/traduction-permis-conduire-japon.
Voiture de location : Si la location d’une voiture n’est pas forcément recommandée pour faire du tourisme dans les grandes villes japonaises, il en va, tout autrement, lorsqu’il s’agit de rejoindre les points de spot’ autour des bases aériennes. Il faut savoir que les véhicules japonais sont relativement petits. Le minivan de sept places que nous avions loué s'est révélé un peu juste pour cinq personnes munies de leur attirail ; ce fût donc une partie de ‘Tetris’ qui s'engagea journellement afin de caser escabeaux, sacs de voyage et sacs photo… Pour plus de confort, je pense qu’il faut compter un maximum de quatre personnes pour un véhicule de sept places. Attention, au Japon, on roule à gauche, le volant est donc à droite, comme en Angleterre… Une vraie partie de plaisir pour les non-initiés.
Adaptateurs : Les prises électriques au Japon sont de type A, avec deux fiches plates (comme aux Etats-Unis). Pour recharger vos appareils électriques (APN, smartphone,etc…), il vous faudra obligatoirement un adaptateur secteur pour les utiliser.
Conclusion :
Un trip tout bonnement extraordinaire et pas seulement pour son côté aviation. Il y a tellement de choses à découvrir dans ce merveilleux pays, culturellement, mais aussi, visuellement, humainement et gustativement parlant. Par exemple, c’est une chose de manger des sushis européanisés que l’on trouve chez nous, s’en est une autre de goûter les délicieux sushis locaux dans un restaurant traditionnel. Il faut également souligner la grande gentillesse et la politesse propre aux japonais, le tout ponctué des innombrables saluts traditionnels (o-jigi). C’est carrément un autre monde. Ce voyage aura été l’occasion de voir et d’approcher des machines exceptionnelles. La chasse au Phantom aura été un franc succès avec des F-4EJ, RF-4EJ et RF-4E photographiés sous tous les angles. Mais je n’oublie pas non plus les autres temps forts de ce trip, avec le meeting d’Iruma, les Aggressors de Komatsu, les F-2 du 8 Hikotai en visite à Hyakuri ou encore les YS-11 et l’unique EC-2 ELINT/COMINT en test à Iruma. Bref, ce fut un dépaysement total, riche en souvenir. Je n’ai qu’une seule envie… y retourner ! Puisse ce récit vous avoir donné l’envie de voyager.